lundi 30 juillet 2012

Le nom qui convient: Hasardeuse

De retour sur le blog après quelques temps d'absence.

Le brassin  de pâques, alias n°3, s'est révélé très frais avec une préférence très nette pour la levure T58. La levure Top de Brouwland fait apparaître une amertume assez désagréable comparé à l'équilibre obtenu avec la précédente.

La levure basse quand à elle donne une bière douce mais un peu plus 'terne' du point de vue des arômes.

La mousse en revanche est très perfectible. Elle ne tient pas et est peu abondante lorsque l'on verse la bière ... c'est même plutôt moins bien que pour les brassins précédents.

Une fois la problématique de la mousse réglée, la recette sera à priori 'figée' car le produit obtenu me convient assez bien.

On poursuit, mais en en pas pareil.

La suite se voulait en apothéose, le brassin suivant serait de 80 litres ou ne serait pas !   Sur cette volonté toute chevaleresque, il faut reconnaître qu'on en clamerait presque "tout est perdu, fors l'honneur".

Récit d'une déconfiture à la François 1er:

A l'aide d'une belle règle de Troie, pardon, de trois, calquée sur les brassins précédents, les  quantités de matières premières ont été couchées sur le papier la veille.

Tourne, tourne petit moulin...

Une fois le malt concassé, l'empâtage est réalisée à la température habituelle. Par contre, la viscosité du mélange rend le contrôle de la température ... hasardeux.
Après les différents paliers, tenus tant bien que mal, arrive l'étape du filtrage. Dans le cas présent, il n'était plus possible de réaliser l'opération avec ma cuve filtre de 30 litres, je testais donc en grande première "la tresse".

Je découvris que la tresse est animée par un phénomène périodique: 
10 ça coule avec à manger dedans
20 ça y est c'est bouché
30 je colle un grand coup de fourquet sur la tresse
40 Goto 10

Au cours, de cette opération d'environ trois bonnes heures, la lumière m'apparut: J'avais utilisé 36 litres d'eau à l'empâtage. Puisque ma recette utilise la même quantité d'eau pour l'empâtage que pour le rinçage, on arrive à 2 X 36 litres, desquels il faudra déduire l'évaporation.  2 X 36 litres peuvent-ils donner une valeur de 80 litres ? Éventuellement avec une évaporation négative ? Est-ce possible en biérologie ?

De façon plus pragmatique, il me fallu me rendre à l'évidence: j'avais lu le chiffre du tableau de gauche (avant la règle de 3) et non le chiffre du tableau de droite. Hum ...

Dans une panique totale, j'ai donc rincé avec une quantité d'eau augmentée à la louche, pour se rapprocher au mieux de la quantité finale désirée.

Après un peu moins de 30 secondes d'utilisation, l'alimentation de la pompe a rendu l'âme ...

Au final, entre les approximations de l'eau ajoutée et les misères du filtrage avec la tresse, j'ai mis en fût 66 litres au lieu des 80 litres espérés.

Bref, si vraisemblablement la bière obtenue au final devait être bonne, il était exclu de caresser l'espoir de reproduire à l'identique la recette !

La Fée fermentation

Au terme du processus de fermentation, j'ai entrepris la mise en bouteille du breuvage. Les deux premiers fûts de 22 l ont été embouteillés en 33 cl. Le dernier fût était dédié au conditionnement en 75 cl. Je découvris après avoir capsulé un peu plus de 120 bouteilles de 33 cl que le dernier fût avait été contaminé. J'avais un superbe lambic bien sauvage de 22 litres. J'ai du me résoudre à le déclasser en activateur de compost (Bio)...

Le bilan est finalement de 55 % avec 44 l obtenus pour 80 l visés. Ca reste mieux que le taux de victoire d'Alain Prost (Monsieur 50 %), qui a pourtant été plusieurs fois champion du monde, alors ...